Rouleurs : Chapitre I
Rasputitsa signifie « saison de boue » en russe. Plus précisément, c’est ce moment au début du printemps où la neige fond et dévoile des routes et des champs recouverts de boue. Ça et des parcs parsemés de petits cadeaux laissés derrière tout l’hiver par nos amis les chiens du coin... Bref, ce terme résume bien l’état du parcours et l’odeur ambiante de la course du Rasputitsa. Après la course, je rejoins Matt Surch de l’équipe Tekné d’Ottawa. Vice-champion pour une deuxième année consécutive, je lui de demande comment ça s’est passé. « I got beat. Ansel Dickey won. He’s a climber and I’m not a climber like he is ». Merci Matt, bel esprit de synthèse…
Alors que Marius et moi marchions vers la frontière américaine pour nous informer, l’agent du service frontalier sort de sa cabine, main droite posée sur le pistolet, et nous demande : « Can I help you? ». Moi de lui répondre naïvement, « Yes, can you tell us if we’re in the right lane to cross the border with our truck? ». L’agent répond, « Are you out of your mind? You can’t just walk up to the border like that! How am I to expect anything but the worst of you? How do I know that you’re not a terrorist? You do that on the other side [the Canadian border] and they’ll fuck you up! Those guys don’t mess around, they’re fucking crazy »...
Et c’est sur cet accueil légèrement paranoïaque, sinon très méfiant, de l’agent du service frontalier américain, que nous étions enfin aux States. Cinq gars dans un énorme pick-up sur l’autoroute 91, direction sud pour East Burke, au Vermont, prêts pour Rasputitsa. Prêt pour la course. Ouin, j’étais peut-être dans un état d’esprit passablement naïf ce vendredi 15 avril 2016. Mais bon, certains sont paranoïaques, d’autres naïfs. À chacun ses défauts.
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